~Chapitre 3 : Et où vas-tu ainsi ?~
Et je t'en pose des questions? !
Histoire :C'est là qu'on va pas s'entendre... J'ai strictement AUCUNE idée de nom, donc forcément pour l'histoire j'ai un peu bloqué. Voyez vous même:
Just ListenComment imaginez vous la vie de cette nouvelle Mère Grand?
Eh bien vous avez tort.
Il neigeait fort sur Far Far Away cet hiver là. La maisonnette était coupé du reste du monde par l'épaisse couche de glace et de poudreuse qui recouvrait tout. La nuit s'installait doucement, enveloppant de son manteau d'hermine la ville et ses habitant. Et dans le chalet en bois s'élevèrent soudain des cris et des pleurs d'enfant. Suivi d'éclats de rire. À l'intérieur, un homme et sa femme regardaient avec fierté leur fils nouveau-né. Le visage tout rouge, l'enfant braille à s'en briser la voix, agitant ses minuscules petits poing en tout sens. Son père l'emmène au dehors, et les pleurs cessent. Âgé de quelques heures à peine, Kopie regarde avec admiration la neige tomber et virevolter. Emmailloté dans des couvertures chaudes, il rit comme seuls savent le faire les enfants. Les vrais.
- Kopie ? Kopie!! Mais enfin qu'est-ce que tu fais?!Il lui tend les bras et elle l'attrape pour déposer un baiser sur son front. Il rit aux éclats et tappe des mains en direction du sol, là où il était affairé à peine quelques instant plus tôt. Sa mère se penche alors pour découvrir que son bébé s'amuse, simplement, naturellement, à déchirer méticuleusement toute les photos d'elle. Toujours. Il la regarde de ses grand yeux noirs, fier. Et elle a peur. Peur de lui. Comment un enfant de cinq ans peut-il haïr sa mère, alors que celle-ci n'est qu'amour? Elle le repose, tendrement, mais bouleversée. Il rebaisse les yeux sur les photos. Et l'entend encore.
' Coupe. Déchire. Efface la.'Il ne sait pas pourquoi. Il ne sait pas comment est-ce possible. Il est trop jeune. Trop petit. Pas l'Autre. L'Autre, ça fait des années qu'il attend. Cinq ans. C'est si long, cinq ans. Et il lui en veut, à elle. Elle le sur-protège, le couve tellement, que lui n'arrive presque pas à se faire entendre de Kopie. Alors il va les éloigner. Même si pour ça, il doit détruire la future Mère Grand. Il est patient. Ça fait déjà cinq ans qu'il attend...
Elle se serre contre son mari, heureuse. Lui se repose au coin de la cheminée. Tout deux ont oubliés l'incident des photos. Pas l'Autre. Il bout de rage, enfermé dans un coin du corps de Kopie. Il se voit du coin de l'oeil dans un miroir et admire ce qu'il est. Ce qu'ils sont. S'il était assez fort, il ferait apparaître un sourire carnassier sur ces lèvres qui ne lui appartiennent pas encore complètement. Il a tout son temps... Mais il est tellement impatient. Il a tout essayé: la crise d'adolescence quand ils n'avaient que huit ans, le gamin hypocrite et insolent, les fugues à répétition. Il a même réussi à le forcer à pleurer, a supplié, répétant sans cesse qu'elle lui faisait peur, qu'elle était méchante. Il l'avait toujours vaincu. Trop fort pour lui. Mais l'Autre sait qu'il n'est pas assez grand lui non plus pour être assez puissant, pour prendre le contrôle de leur esprit. Un instant, il se demande pourquoi lui a conscience de Kopie, alors que ce dernier ne soupçonne même pas son existence. Finalement, ça n'a pas d'importance. Il veut pouvoir faire ce qu'il veut de leur corps. Aller où lui en a envie. Alors que Kopie incarne la pureté et l'innocence, lui est le mauvais côté, la fierté mal placée, l'égoïsme et le péché. Et il veut sa liberté. Pour une raison inconnue, il tient comme une évidence qu'elle est responsable de ses chaines. Alors il lui voue une haine féroce, implacable, et fait de son fils une marionnette, un pantin de chair qui se retournera un jour contre sa génitrice sans même savoir pourquoi. Pour l'heure, il n'est pas le plus puissant. Alors il accepte avec dégout de se blottir dans les bras de cette femme qu'il exècre, tentant désespérement de communiquer son dégout à son double. Peine perdue. Kopie n'a jamais souffert. Jamais haï par lui même. Alors il ne peut pas céder à ce sentiment qui lui fait peur, qu'il ne connait pas et dont il n'a pas conscience.
Kopie passe une main sur son visage sale. Les larmes qui ont coulées d'elles même ont séchées sur ses joues creuse, ses yeux noirs ont virés au gris sous l'effet de la tristesse. Il ramène ses jambes contre sa poitrine, enroulant peureusement ses bras autour d'elles. Il entend encore le rire stupide et gras des enfants du village. Il ferme les yeux de toute ses forces et essaie de retrouver le sentiment de plénitude qui l'avait envahi quand il avait posé sa tête sur l'épaule de son ami. Il s'était senti si bien, si tranquille. Pourquoi avait-il fallu qu'ils arrivent? Les garçons du village? C'est stupide un enfant. C'est mesquin aussi. Et pire encore, un enfant, quand ça veut faire, ça peut faire bien plus mal qu'un adulte en colère. Bien plus. Kopie se mord la lèvre et son petit corps meurtri lui fait mal. Qu'ils l'attaquent avec des mots étaient déjà bien assez douloureux. Qu'il soit petit et chétif n'est pas une raison pour l'appeler 'leur petite chérie' et tenter de lui faire enfiler une robe. Il s'est débattu comme un beau diable. De toute son énergie. Il a toujours été plus petit que les autres enfants. Plus frêle aussi. Mais lui n'a pas fait exprès de gifler l'un d'eux. L'Autre voudrait ricaner, mais lui aussi a mal, et plus que tout, il est humilié. Kopie passe une main sur le beau bleu à son bras. Et se remet à sangloter. Il n'y avait jamais fait attention jusque là. L'Autre sait qu'il n'aura pas de plus belle occasion. Kopie croit mourir de peur en sentant soudain, puissante, écrasante, fière, une autre présence. Mais pas près de lui, pas à quelques pas. À l'intérieur de lui. La terreur le paralyse, engourdissant tout ses muscles. Il ferme les yeux et à l'impression de voir son reflet. Il s'imagine en train de lever une main. L'Autre joue le jeu. Il ne peut pas faire peur à son double. Il n'en a pas l'assurance pour la suite. Alors il se mêle à l'image projetée, montrant la symétrie parfaite de Kopie. D'effrayé, celui-ci passe à l'admiration. Fasciné même. Par ses yeux noirs qui ne reflète que lui. Par ce corps petit et malingre porté avec candeur. Il tend une main fébrile vers une chose qu'il n'a jamais soupçonné d'exister. Mais l'Autre a perdu toute patience depuis longtemps. Il attire l'image tout contre lui, plaque leur front et plonge ses yeux imaginaires dans ceux de son double. Et Kopie n'a pas besoin d'explication. L'Autre est là. C'est tout. Enfin presque. Parce qu'il lui propose un marché. De surprise, le jeune Spiegel ouvre de grand stupéfait. Mais tout ce qu'il voit, c'est la forêt qui s'étend à perte de vue derrière Far Far Away. Il sait qu'il n'a pas rêvé. L'Autre est toujours là, à attendre son choix. Timidement, craintivement même, Kopie acquiesce, à la fois fasciné et terrifié par ce qu'il est en train de faire.
Je serais toi durant cinq ans. Jour pour jour. Je ferais ce que je voudrais de notre corps. En échange, toi ne souffrira plus jamais. Ni physiquement, ni mentalement.
Et ensuite?
Ensuite?
Après ces cinq ans?
Après? Après nous serons deux. Toi et moi. Dans ce corps. Je continuerai d'enchainer les coups durs à ta place. Mais toi tu devras me laisser ma liberté. Si je veux quelque chose au point d'en bruler d'envie, même si cette chose te déplait. Tu me l'offriras.
...
Alors?
D'accord. Il rit aux éclats, un rire de dément, un rire de fou. Son visage levé vers le ciel, il profite de ses derniers instant. Cinq ans. C'est long cinq ans quand on attend sans pouvoir rien faire. Mais ça passe tellement vite quand on sait que ce sont nos seules années de liberté totale, excessive. Dans quelques jours, il devra tenir sa promesse. Kopie n'a pas bronché une seule fois durant ces cinq ans, n'a pas regretté un seul instant sa promesse. Ou du moins n'est pas revenu dessus. Il en a profité comme lui seul aurait put le faire. Il s'est lancé dans tout les défis, comme si sa vie s'arrêtait là. Et c'est exactement ça. Sa vie s'arrête là. Maintenant, ce sera la leur. Il frémit de bonheur dans l'air doux du soir. Il a parcouru tout les mondes, tout les villages. Il voulait tout voir avant de ne plus pouvoir être le seul maître. Prostitué(e), amant(e)s, alcool, il a tout tenté sous le regard neutre de son double. Parfois la honte est venu le submerger de faire subir ça à un corps qui n'était pas que le sien. La honte de montrer ça à celui qu'il considère depuis toujours comme un enfant blessé. Il les a entrainés dans des lieu de déchéance insipide, dans des promenades vulgaires et blessantes où, comme promis, il a été le seul à encaisser chaque coups. Mais il les a aussi fait parcourir le monde, avide de liberté et d'espace. Il lui suffit de fermer les yeux pour se remémorer les fêtes en toute simplicité, dans une auberge de North City, accueilli par d'adorable gens. Il n'aime pas la trop grand gentillesse de ceux-ci, mais il a fait l'effort, chaque noël, de se montrer sage. Pour Kopie. Pour eux. Il sent son regard triste posé sur lui. Il ne fait pas semblant d'être contrit.
Cinq ans.
Oui. Jour pour jour.
Je sais.
Tu as compté?
Je t'ai fait confiance.
...
Qu'est-ce qu'on fait maintenant?
Je ne sais pas...
On rentre?
Je croyais que tu ne l'aimais pas.
Moi non. Toi si.
...
Aller, viens. On rentre.
Merci. Ils poussent la porte du chalet, silencieux, apaisé. Réconciliés. En chemin, ils se sont disputés des dizaines de fois. Des centaines même. Parce que l'Autre voulait s'arrêter dans un bar. Parce que lui voulait danser toute la nuit sans s'arrêter. Ils sourient. Ils ne sont pas si différent, finalement. Il lève la tête vers elle. L'Autre s'est fait une promesse: à peine le pas de la porte passé, quoi qu'il arrive, il ne manifestera plus. Pas dans cette maison. Il se contentera de le protéger. Comme il l'a promis. Elle le regarde avec horreur. Kopie ne comprend pas. Elle se recule et apparaît dans leur champs de vision une femme qu'il n'a jamais vu. L'Autre se frappe intérieurement. Oh si, il la connait. Pas Kopie, parce qu'il dormait et n'avait pas pris conscience que l'Autre prenait leur corps pour sortir. Ce dernier se traite d'ailleurs d'imbécile à l'heure qu'il est. Qui sort avec une religieuse de nos jours? Qui lui confie ses pires secrets, par amusement, pour voir l'effarement dans ses yeux? Lui. Abruti fini. Il a été stupide au point de lui dire qu'ils rentraient chez eux. Et où se trouve ce fameux chez eux. Elles les regardent, l'une avec crainte, l'autre fière de son commérage. Heureusement pour eux, aucune d'elles ne se doutent qu'ils sont deux. Ou plutôt, heureusement pour l'Autre, malheureusement pour Kopie. Sa mère s'approche en silence, avec une telle lenteur que même l'Autre prend peur. Peur de ce qu'elle peut lui faire. Elle ne le touchera pas. Avec une violence inouïe, il force toute les barrières de son double et reprend le contrôle, trop affolé qu'elle puisse lui faire du mal. Elle le dévisage, les yeux brillants de colère et de larmes contenue. Et soudain, son visage se fige.
Oups.Elle a compris. Elle est leur mère à tout les deux après tout. Même si l'Autre avait déjà plusieurs années quand il s'est éveillé dans le corps d'un enfant de quelques heures braillant. Il n'a pris conscience de lui même qu'avec la neige. Il s'en était émerveillé, lui aussi. Mais il aurait voulu s'envoler pour voir d'où elle tombait quand Kopie désirait l'attraper de ses doigts de bébé. Elle ne dit rien. Dépose un baiser d'une douceur infinie sur sa joue. Elle sait que ce n'est pas le fils qu'elle a toujours vu qu'elle embrasse, mais cet Autre qu'elle a engendré sans le savoir, et qui n'a jamais u sa part d'amour maternel. La sensation est tellement étrange qu'il se recroqueville, se terre, stupéfait, figé, sans plus pouvoir penser. Kopie sent alors qu'on dépose quelque chose de lourd et de mou dans ses bras.
- Occupe toi d'elle un peu. Autant que moi. Occupez vous d'elle. Il baisse les yeux et découvre le visage rondouillard d'une petite fille endormie dans ses bras. Il la dévisage sans comprendre, sans chercher à comprendre. Il la tient un peu mieux, de peur qu'elle glisse. Au moment où il ressort, elle lui murmure:
- Elle s'appelle Rouge. Le petit Chaperon Rouge. Il ne peut qu'acquiescer et promettre, du bout des lèvres, de la ramener bientôt. Le temps que l'Autre se remettre de cette tendresse tellement inhabituelle pour lui. Qui ne connait que l'amour violent, sauvage et sans sentiments. Il le force à regarder l'enfant. Malgré lui, l'Autre, qui n'a jamais aimé qui que ce soit à part son double, se prend d'affection pour la gamine. Mais il préfèrerait se couper la langue que de le dire à qui que ce soit. Même pas à son double.
Rouge viens ce week-end?
Je ne crois pas Elle est grande tu sais.
Je voulais juste savoir si on était enfin tranquille, c'est tout.
Oui oui.
Je peux savoir pourquoi tu rigoles?
Tu mens comme une chaussette.
La chaussette te laisserait bien prendre un bleu ou deux tiens.
Mais oui. Aide-moi plutôt à ouvrir cette grille, j'ai l'impression qu'elle pèse des tonnes.
Tss.Il l'aide malgré tout à ouvrir la grille de fer devant le bâtiment qu'ils viennent d'acheter. Ils ont travaillé comme des fous pour en arriver là. Mais ils sont assez fier d'eux. Depuis quelques mois, la Boite en Fer est ouverte toute les nuits et attire bien assez de monde pour qu'ils n'aient pas à se soucier de la suite. Kopie lève les yeux sur l'enseigne. Et sourit pour deux. Mère Grand tu parles. Ils voient passer la troupe de gamin qui a déclenché leur rencontre. L'Autre l'interroge, mais Kopie lui demande de se tenir tranquille. Il les regarde passer, entre ironie et mépris. Ils sont devenue bucheron, chef d'entreprise, ou bien ne font plus d'étude et se contentent de boire comme des puits du matin jusqu'au soir. Et pire que tout, célibataires endurcis, ils se sont empatés, n'ayant pas fait de sport depuis tellement longtemps qu'ils ne savent plus comment on fait, et ne doivent pas non plus connaître l'existence du bain. Kopie leur tourne le dos satisfait, alors que la troupe d'ancien gamins le fixent, interloqués. Il était petit, chétif, frêle et faible. Il est plus grand qu'aucun d'entre eux, toujours aussi fin, mais tellement, tellement plus beau et classe qu'eux. L'Autre est fier de lui. S'ils pouvaient, ils se taperaient bien dans la main.
Vous comprendrez que j'aimerai BEAUCOUP remplacer les 'x' par un nom n_n
*"Bonjour je m'appelle X" ça fait censurer XD*